Notre société, c’est un fait, est orientée consommation. Une consommation dont les moyens trouvés pour la rendre agréable et régulière est plébiscitée par les consommateurs et encouragée par les entreprises. De fait, la cuisine occupe une place de choix dans les gros inducteurs et les catalyseurs de consommation. Et la cuisine ou plutôt la capacité à « faire la cuisine » est sans aucun doute considérée dans notre société comme une qualité appréciable. D’où l’engouement de plus en plus grand porté sur l’art culinaire.

Un engouement qui peut se justifier par le fait que dans notre société à industrialisation poussée, tout était comme standardisé ; des couleurs aux sons en passant par les odeurs et le goût. Les boites de conserves sont devenues une composante normale de notre mode de vie, et pour avoir un bon plat cuisiné, il nous fallait nous rendre dans un restaurant. Mais même là encore vous pouvez facilement vous voir confronter à des « prêts à cuisiner » souvent pas très orthodoxes.

Ainsi donc, le bon cuisinier devenait une personnalité, un notable, voire un artiste auréolé de tout le prestige et du mystère qui entourait sa « fabuleuse capacité ». De fait ne pas savoir faire la cuisine, peu selon les circonstances et l’environnement social, être considérée comme une tare, et bien entendue induire une phobie : la Mageirocophobie ou la peur de cuisiner.

Ne pas cuisiner pour ne pas être jugée

Les exégètes mystiques de la cuisine, de cette cuisine à la fois « artistique et disciplinée », n’hésitent pas à dire que et le résultat d’un plat bien préparé est la capacité pour ceux qui la consomme de gouter à un plaisir épanoui, voire à l’extase. Une expérience quasi spirituelle qui peut vous réunir au tout unique, au divin. De quoi faire craindre le type d’expérience, qu’à l’opposé, son partenaire, ses amis, sa famille ou un simple convive pouvait faire, en face d’un plat mal cuisiné. Un plat qu’on avait soi-même mal cuisiné. Et la Mageirocophobie,  est issu de cette crainte, de cette peur de décevoir, d’être jugé, de se voir catalogué. Selon les spécialistes, cette peur comme toutes les phobies, découle le plus souvent de mauvaises expériences vécues. Vécues soi-même ou par procuration.

Les personnes atteintes de cette phobie, craignent par-dessus tout de décevoir, se décevoir elles même ou décevoir les autres. Et la peur de faire la cuisine, quitte rapidement le cadre restreint du résultat de la cuisine pour s’étendre à tout ce qui entre dans le cadre de la conception de plats cuisinés. La personne souffrant de Mageirocophobie, craint tout autant de rater un assaisonnement, que de bruler un rôti ou de se couper en découpant des oignons. De fait des entraves psychologiques étaient créées contre les plats cuisinés et  pouvaient selon les experts, conduire à l’obésité.

Mais la phobie pouvait être vaincue. Avec l’aide de spécialistes, vous pourrez travailler sur votre assurance et apprendre à avoir une meilleure estime de vous. Vous pourrez par exemple participer à des ateliers de « cuisine pour les nuls », ou commencer par des plats simples et amusants à réaliser.